Traitement faite par la presse écrite (congolaise et d'ailleurs) de l'incendie survenu au siège de CKTV, CCTV et RALIK
A peine rouverte, la TV de Bemba détruite par un incendie
(La Libre Belgique) - Ruse ou épisode de la guerre des chefs? L’incendie suscite la nervosité à Kin. Canal Kin, une des deux télévisions de Jean-Pierre Bemba, rival du président Joseph Kabila au second tour des présidentielles, prévu le 29 octobre, a été partiellement détruite par un incendie, lundi après-midi, qui s’est déclaré subitement dans le studio.
On ne déplorerait pas de morts mais au moins un blessé, brûlé au visage. Deux personnes auraient été arrêtées en raison de leur comportement “suspect”: présentes dans le studio, où une émission était en cours, elles se sont enfuies quand l’incendie a commencé.
Le sinistre a été difficilement maîtrisé : le camion de pompiers de la ville n’avait pas de produit pour éteindre et a dû rebrousser chemin pour aller en chercher. Et le camion incendie de la Monuc (Mission de l’Onu au Congo) a été accueilli par des jets de pierre et a dû, lui aussi rebrousser chemin, avant de revenir accompagné de chars et faire sa besogne.
Fermées illégalement
Cet incendie survient alors que cette télévision ainsi que CCTV, elle aussi propriété de M. Bemba, avaient été rouvertes la semaine dernière, après avoir été fermées illégalement par les autorités kabilistes depuis la proclamation des résultats (Kabila 44pc, Bemba 20pc) du premier tour, il y a un mois.
Un certain nombre de Kinois en ont conclu que l’incendie était un “coup” des kabilistes, pour entraver la campagne électorale de Jean-Pierre Bemba, qui doit démarrer fin septembre. Le camp présidentiel n’a-t-il pas déjà perdu la tête ? Le jour de la proclamation des résultats du premier tour de l’élection (que Joseph Kabila était sûr de remporter avec plus de 50pc, ce qui lui aurait évité un second tour plus hasardeux), le 19 août, la garde présidentielle avait attaqué la résidence de M. Bemba pendant que ce dernier recevait 14 ambassadeurs et les tirs contre l’habitation n’avaient cessé qu’au bout de plusieurs heures.
Alors que l’incendie se calmait, des Kinois – en particulier des jeunes gens – ont manifesté leur colère contre le camp Kabila, le rendant responsable de l’incendie.
Coalition difficile
Certains observateurs notent cependant que M. Bemba pourrait lui aussi avoir un intérêt à avoir provoqué cet incendie. Il pourrait avoir compté sur le précédent du 19 août, qui a notoirement scandalisé plusieurs capitales amies du Congo et révélé à ces dernières un visage violent du président Kabila qu’elles ne voyaient pas jusque-là.
M. Bemba rencontrerait en effet des difficultés à réunir la grande coalition annoncée la semaine dernière à Bruxelles par le secrétaire général de son parti, le MLC, François Mwamba. Les ralliés à la candidature de M. Bemba devaient, selon ce dernier, être rendus publics à la fin de cette semaine. Un nouveau “coup tordu” contre lui serait à même d’accroître la sympathie pour M. Bemba, soulignent les partisans de cette hypothèse.
Panique à Kinshasa : Cctv, Cktv brûlent
(L’Avenir) - L’Amp sur le banc des accusés. Du côté du Mlc, on n’attend pas la moindre enquête pour désigner du doigt le clan politique adverse. On accuse l’Amp d’avoir cherché à réduire les deux chaînes de télévision au silence. Selon le son de cloche du Mlc, Kasongo Numbi, membre de l’Amp qui était sur le plateau en train d’enregistrer un droit de réponse, est désigné comme criminel. Pour les accusateurs, Kasongo Numbi était muni d’un ordinateur. Et c’est à partir de cet ordinateur que serait partie l’explosion que personne n’a entendue dans les environs. Comme on devrait s’y attendre, son garde du corps et lui, selon la même source, seraient passés à tabac. Une autre source rapporte que aussitôt après le professeur a été conduit à la résidence du propriétaire des chaînes incendiées, à savoir le vice-président de la république, JP Bemba. En ce qui concerne les dégâts corporels, il nous revient que le confrère Kitutu Oleontwa serait blessé. Comment ? Difficile à dire. Selon un témoignage recueilli par hasard par un confrère qui, après avoir entendu la nouvelle, a voulu en savoir plus en appelant le DG Kitutu. Au lieu de ce dernier au téléphone, c’est une autre voix qui, après avoir décroché le téléphone, n’a même pas parlé à celui qui avait appelé. Au contraire, il s’est mis à donner des ordres, rassuré qu’on l’entendait au bout du fil. C’est à ce moment qu’il dira que Kitutu est blessé et qu’il fallait l’amener à l’hôpital. Il dira également qu’il s’agirait d’un incendie criminel.
En quoi ces deux chaînes gêneraient-elles J. Kabila ? Les observateurs avertis, en attendant que les membres de l’Amp répondent à l’accusation du Mlc, se demandent ce que Joseph Kabila gagnerait en allant brûler CCTv et Canal Kin Tv. L’incendie de ces deux chaînes intervient à quelques heures de la prise de parole par le chef de l’Etat à la tribune des Nations unies. Quel membre de l’Amp accepterait qu’en ce moment une mauvaise image puisse accompagner son chef dans la communauté internationale ?
Au niveau du pays, quel membre de l’Amp contribuerait à ternir l’image de l’homme de la paix qui colle Joseph Kabila à la peau ? Quel danger ces deux chaînes représenteraient-elles contre Joseph Kabila et sa famille politique lorsqu’on sait qu’elles n’avaient pas, en dépit de la campagne virulente qu’on n’avait trouvée nulle part ailleurs, réussi à l’empêcher de l’emporter largement face à son poursuivant direct ? En outre, politiquement, Joseph Kabila est bien parti pour remporter la présidentielle. En attendant, la majorité parlementaire, avec toutes les conséquences que cela comporte, se forme déjà autour de lui. En termes clairs, s’il y a un homme serein, c’est Joseph Kabila. Le geste du genre brûler les chaînes de télévision ne peuvent lui ressembler.
A qui profite le crime ?
Partant de la thèse « à qui profite le crime », on peut accuser le Mlc d’avoir brûlé ses chaînes en vue d’enlever à Joseph Kabila quelques lustres. On avait connu ce genre d’actions suicidaires sous Mobutu. On ne peut pas accréditer cette thèse sans se poser une suite de questions. Bemba aurait-il réellement intérêt à se priver des chaînes de télévision dont il aura besoin même en étant dans l’opposition ? Pense-t-il que la majorité de Joseph Kabila changerait parce que le Mlc l’accuserait d’avoir brûlé ses chaînes ? La même population de Kinshasa ne s’était pas empêchée de voter massivement pour JP Bemba malgré l’incendie de l’Eglise de Sony Kafuta, de la « Zamba Playa » de Werra Son, l’Eglise du pasteur Ngalasi, sans oublier les sièges de la Haute Autorité des médias et de l’Observatoire des droits de l’homme. On peut remonter jusqu’à d’autres accusations. En termes clairs, JP Bemba ne pouvait que s’attendre à peu de choses en brûlant ses chaînes. Il le sait. Car, une chose est d’accuser, une autre est de convaincre. Aujourd’hui, personne ne gobe les mensonges sans discernement. Qui donc a brûlé Cc Tv et CKTv ?
Le prix de la négligence
Les observateurs avertis, ceux qui ont eu à visiter ces deux chaînes, penchent plutôt vers la thèse d’un incendie par court-circuit. Il nous revient même qu’un technicien de cette chaîne a confirmé la version d’un incendie accidentel. On retrouvait des fils nus qui mettaient en danger la vie du matériel et des personnes travaillant dans ces lieux. En termes clairs, la thèse d’incendie par négligence technique n’est pas à écarter, voire même, elle s’impose comme étant la plus possible. C’est ici l’occasion de rappeler aux propriétaires des chaînes de télévision que les personnes qui travaillent, journalistes, animateurs, techniciens et administratifs, ont besoin de sécurité. On utilise un matériel de plus en plus sophistiqué. Par conséquent, la moindre négligence peut conduire au drame. Heureusement en ce qui concerne les deux chaînes incendiées, qu’il n’y a pas eu de dégâts humains importants en espérant que le cas du confrère Kitutu Oleontwa ne sera pas grave et qu’il retrouvera la confrérie dans quelques heures. En ce qui concerne les deux chaînes, heureusement qu’avec un peu d’efforts elles pourront se mettre à diffuser. Car, on peut à partir de Binza où sont installés les émetteurs émettre en attendant de refaire les studios.
CKTV-CCTV: les indices sur les causes de l'incendie
(Forum des As) - Des sources dignes nous ont retracé le contexte dans lequel s’est déclaré cet incendie. En effet, pendant l’enregistrement de l’émission avec le Professeur Kasongo Numbi, un électricien bricolait avec les fils électriques dans la cloison en bois qui sépare le bureau du Directeur général Kitutu. C’est de cette manipulation des fils électriques que se serait produit le court-circuit. Les cloisons se sont enflammées.
En effet, l’incendie qui s’est déclaré au troisième niveau de ce bâtiment, qui abrite aussi le siège du MLC, s’est étendu rapidement aux deux niveaux inférieurs. Sur son parcours, le feu a causé d’énormes dégâts, témoigne un responsable de CKTV.
D’autres sources révèlent qu’alors que tout le monde sortait des studios en fuyant, les soldats préposés à la sécurité du bâtiment s’empareront du Pr Kasongo Numbi, prétendant que c’est celui-ci qui aurait mis le feu. Ce dernier frappé à mort sera retiré, poursuivent nos sources, des mains des tortionnaires par le ministre des TPI José Makila.
Il convient ici de déplorer les conditions de travail difficiles dans lesquelles travaillent les journalistes dans certaines chaînes. En effet, au-delà des sanctions régulièrement brandies contre les maisons de presse, la HAM ferait oeuvre utile en se penchant effectivement sur les normes que les chaînes des radio et de télévision évoluant en RDC doivent remplir pour fonctionner normalement.
Des véhicules de l'Onu attaqués après un incendie
(Reuters) - Des partisans de Jean-Pierre Bemba, candidat à la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) ont jeté des pierres lundi sur des véhicules de l'Onu à Kinshasa après un incendie qui a endommagé les locaux du parti et de deux chaînes de télévision alliées. Les proches de Bemba ont accusé les partisans de son rival, le président sortant Joseph Kabila, d'avoir allumé le feu. Le bâtiment incendié hébergeait les bureaux de Canal Kin et Canal Congo, deux chaînes de télévision privées "pro Bemba". Le camp du président n'a pas réagi immédiatement mais cet évènement pourrait réveiller les troubles qui ont agité la capitale le mois dernier et fait 30 morts. Après avoir remporté le premier tour de l'élection le 30 juillet, les deux candidats Bemba et Kabila s'affronteront à l'occasion d'un second tour le 29 octobre. L'incendie, qui a fait un blessé, a été éteint à l'aide d'un camion de pompier, protégé par des voitures blindées de l'Onu. Alors que les véhicules arrivaient sur place, des manifestants ont commencé à leur lancer des pierres. Les journalistes étrangers présents sur les lieux ont été bousculés et l'un d'eux a même été frappé. "Evidemment, c'est criminel", a affirmé un collaborateur de Bemba à propos de l'incendie. "Comment peut-on parler de démocratie? Les gens de Kabila prouvent une fois encore qu'ils ne sont pas des démocrates. Ce sont eux qui ont fait ça."
L’incendie de l’immeuble « Comcell » : accident ou attentat ?
(Congo indépendant) - « Cet incendie est un nouveau coup dur porté au candidat Bemba » a estimé un sympathisant du MLC avec une pointe de colère. « Pendant que le président du MLC est confronté aux problèmes logistiques, son adversaire Joseph Kabila est en campagne. Ses médias, dont les chaînes publiques, ne se privent pas de relayer ses messages », ajoute-t-il.
Il faut espérer qu’une enquête indépendante sera menée sur ce sinistre afin d’établir scientifiquement ce qui s’est réellement passé dans le siège du MLC. Dans le cas contraire, il faut craindre que cet « incident » attise la méfiance et la haine entre les partisans de Joseph Kabila et ceux de Jean-Pierre Bemba Gombo.
La Cour suprême de justice vient de confirmer la date du 29 octobre prochain pour le second tour de la présidentielle alors que la situation sécuritaire du pays continue à poser problème. La « garde républicaine » qui demeure sous l’autorité exclusive du chef de l’Etat sortant, est déployée dans tous les districts du pays. « Cette présence est loin de nous sécuriser quand nous battrons campagne du deuxième tour », s’inquiète un cadre du MLC. Mercredi 13 septembre, Kabila et Bemba ont eu leur première poignée de mains après les événements du 20 au 22 août. L’incendie du siège du MLC va-t-il ramener les deux camps au point de départ ?
http://www.congoindependant.com/index.htm
http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=83&art_id=307002
A quelques jours de la campagne présidentielle
Canal Congo Télévision en feu
Par Le Potentiel
Les habitués de la commune de la Gombe ont été surpris dans l’après-midi d’hier lundi 18 septembre. Une épaisse fumée noircissait le ciel. Elle échappait du bâtiment qui abrite les deux chaînes de télévision et de la radio du vice-président de président de la République, Jean-Pierre Bemba. Il s’agit de Canal Congo Télévision et Canal Kin Télévision (CKTV), Et ce, à quelques jours de la campagne électorale pour le second tour de l’élection présidentielle.
LE POTENTIEL
Canal-Congo Télévision n’émettra pas bientôt. Le troisième étage de l’immeuble où cette chaîne est logée a été complètement calciné hier lundi 18 septembre. C’était exactement aux environs de 15h30. Que s’est-il passé ? Incendie d’origine criminelle ou accidentelle ? Il est difficile de répondre avec plus de précisions à ces interrogations tant les causes de cet incendie demeurent encore inconnues en attendant que les éléments de l’enquête livrent leurs secrets.
Néanmoins, des versions divergent sur la cause de ce déplorable incendie. Ce qui est certain, c’est qu’il se serait déclaré au moment d’une émission en direct : le plateau de télévision n’est que cendre, et tout le matériel a été consumé. Le directeur général de cette télévision Kitutu Oleont’wa a failli y laisser sa peau. Son bureau, contigu au plateau de télévision, a été aussi emporté par les flammes. Lui-même s’en est sorti avec des brûlures, à la tête et au dos, à en croire les premiers éléments d’informations recueillis sur place. Il est, en ce moment, admis dans un centre hospitalier de la place.
Par ailleurs, tout ce que l’on sait, c’est au cours de l’émission avec une des personnalités politiques qui répondrait au nom de Kasongo Numbi qu’on aurait entendu une forte déflagration. Et du coup, le feu s’est déclaré sur le toit de l’immeuble avant de se propager rapidement sur tout le troisième étage. Il était encore difficile de déterminer l’origine exacte de cette déflagration. Les services de sécurité commis au service du vice-président de la République aurait retenu certaines personnes suspectes. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que si l’ enquête progresse, on en saura davantage sur cette première piste d’enquête.
D’autres observateurs n’excluent pas l’hypothèse d’une cause accidentelle au regard de la vétusté de l’installation électrique de certains bâtiments. Mais le fait frappant demeure sans conteste cette coïncidence des événements qui se produisent à quelques jours de la campagne électorale, frappant les médias appartenant à Jean-Pierre Bemba. Bien plus, c’est dans ce même bâtiment que sont partis les premiers tirs de graves incidents des 20, 21 et 22 août 2006.
UNE FOULE DIFFICILE A CONTENIR
Dès que le bâtiment a commencé à prendre feu vers 15 h 30, les militaires commis à la garde du vice-président Jean-Pierre Bemba se sont déployés dans tout le secteur, l’arme au point. Les badaux affluaient de partout. L’avenue du Port était noire de monde au bout de quelques minutes.
Les Jeeps de l’Unité de police intégrée (UPI) qui ont osé se pointer vers 16 h 40’ ont été accueillies par des huées et des jets de pierre. A 15 h 42’, un véhicule anti-incendie envoyé par l’Hôtel de ville est accueilli de la même façon. Il partira sans demander ses restes en filant vers la Gare centrale tant il pleuvait des pierres de partout. Toutefois, le camion anti-incendie retournera sur les lieux vers 16 h 49’. Il est de nouveau accueilli par des jets de pierre, impossible d’intervenir pour éteindre le feu.
Mais téméraire, le chauffeur parvient tout de même à se frayer un passage. A ce moment, tout brûlait au troisième étage. Les pompiers se mettent donc en action et on voit les premiers jets d’eau jaillir. A 17h02, le camion anti-incendie de SEP-Congo se pointe à son tour sur les lieux du sinistre. Un militaire de la Monuc qui s’amène à pied pour s’enquérir de la situation rebrousse vite chemin devant la gravité de la situation pour aller sûrement chercher du renfort.
A 17h05, le feu semble avoir été maîtrisé, mais toute la toiture a été emportée. A 17h09 l’honorable Thomas Luhaka, Secrétaire général du Mlc et Président sortant de l’Assemblée nationale constate les dégâts, l’air anxieux.
C’est à 17h12 que le renfort de la Monuc se déploie en ces lieux. Sept auto-blindés avancent lourdement. Malgré quelques jets de pierres tout juste en face du bâtiment incendié, ils utilisent des moyens adéquats pour disperser la foule afin de permettre l’intervention de véhicules anti-incendie tout en sécurisant le secteur. A 17h15, Thomas Luhaka quitte le sinistre endroit et emprunte l’avenue Mongala en direction du siège de la Midema. Et à 17h18’ quelques ordinateurs rescapés sont évacués dans une pick-up. C’est à 17h20’ que les fantassins de la Monuc sortent des blindés et se déploient aussitôt pour créer un cordon de sécurité
Au demeurant, il ne reste plus qu’à attendre les résultats de l’enquête. Et bien sûr, la version officielle du MLC après les investigations menées par ses services et ceux du gouvernement.