Le Quatrième Pouvoir...
Personne ne l'ignore aujourd'hui, c'est une évidence : la presse - les médias dans une plus large mesure - exerce sur ses consommateurs un pouvoir énorme, celui de modélation des opinions...
Mais d'où lui vient l'appelation de "quatrième pouvoir"?
Au XVIIIe siècle, Montesquieu démontra qu’il n’est pas de démocratie sans stricte séparation des pouvoirs. L’exécutif, le législatif et le judiciaire doivent toujours veiller à ce qu’aucun n’étende ses compétences et n’instaure sa tyrannie.
Cependant, on décrit parfois la presse comme un « quatrième pouvoir ». C’est évidemment une formule de style qui ne prétend pas placer les journalistes au même rang que les ministres, parlementaires et magistrats, mais qui souligne l’importance de leur rôle dans la vie politique. C’est surtout un moyen de signifier que les trois pouvoirs traditionnels ont perdu toute autorité sur la presse, laquelle se comporte avec une arrogance non dissimulée.
Contre les abus des pouvoirs, la presse et les médias ont été, pendant de longues décennies, dans le cadre démocratique, un recours des citoyens. En effet, les trois pouvoirs traditionnels - législatif, exécutif et judiciaire - peuvent faillir, se méprendre et commettre des erreurs. Beaucoup plus fréquemment, bien sûr, dans les Etats autoritaires et dictatoriaux, où le pouvoir politique demeure le responsable central de toutes les violations des droits humains et de toutes les censures contre les libertés. Mais les états dits "démocratiques" ne sont pas en reste non plus.(http://www.monde-diplomatique.fr/2003/10/RAMONET/10395)
La presse, notamment audiovisuelle, joue désormais un tel rôle dans la vie politique que les révolutions et coups d’État contemporains commencent toujours par la prise du siège de la télévision, souvent avant même que le gouvernement et le Parlement ne soient renversés. En outre, tous les États modernes se dotent d’organes de presse. Ils prétextent que les investissements nécessaires à la création de chaînes de télévision sont si lourds qu’ils ne peuvent être réalisés que par de rares investisseurs et que, dans ces conditions, le marché ne suffit pas à garantir l’expression de la diversité des opinions. Des télévisions d’État, astreinte à un devoir de neutralité, seraient donc indispensables pour faire vivre les débats démocratiques dans les sociétés contemporaines. Toutefois, si cet argument est logique pour les télévisions, il est malhonnête pour les journaux et plus encore pour les radios qui ne demandent que de très faibles investissements.
Quoi qu’il en soit, il n’est pas raisonnable, en règle générale, de qualifier la presse de « quatrième pouvoir » dans la mesure où elle n’a aucune autonomie. Malgré les apparences, la presse n’est jamais que l’émanation de pouvoirs déjà existants, soit celui de l’État, soit celui de l’argent. Une presse indépendante serait ainsi une exception pour Monsieur Thierry Meyssan.(http://www.voltairenet.org/article11344.html)
Pour notre part, raisonnable ou pas, la presse est un pouvoir peu nous importe qu'il soit le quatrième ou pas!
Quid du public?
Le public? Il s'accomode de tout en se contentant de gémir de temps en temps devant le poste de télé ou de zapper... Et pourtant "sans public, pas de média"!
Effectivement, si dans les pays démocratiques et/ou développés les holding de presse (média dans son ensemble) font des efforts pour contenter l'audimat, ce n'est malheureusement pas le cas dans les pays moins developpés et souvent sous régime dictatorial.
Dans les pays développés après l'émergence des structures de régulation de presse (cinquième pouvoir?), les consommateurs des médias ne sont pas en reste et se sont organisés en association.(voir http://www.acrimed.org/)
Comme le dit si bien Bernard Hennebert dans son livre "Mode d'emploi pour téléspectateurs actifs", face à la surenchère croissante des intérêts commerciaux dans l’évolution des chaînes, le contrepoids le plus fiable reste la pression des usagers.(www.consoloisirs.be)
Nous, public, avons donc le droit de réagir face à ce que les médias mettent à notre disposition à longueur de journée. Mieux nous avons le droit d'éléver la voix lorsque nous constatons des abus.
LP